L’agriculture urbaine, nouveau modèle de conduite agricole

Un bilan de l’agriculture mondiale


Afin de répondre aux besoins d’une population mondiale toujours plus croissante, l’agriculture doit aujourd’hui satisfaire différentes populations. Cependant, il reste toujours 800 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté qui ne peuvent manger à leur faim. De fait, l’agro-agriculture exprime une réelle dualité. En effet, les personnes les plus pauvres sont souvent des familles de paysans à travers le monde. Toutefois, les 3/4 de la production agricole mondiale provient de petites exploitations agricoles familiales, très diversifiées entre élevages et terrains agricoles. Ainsi, à l’échelle mondiale, nous pouvons observer que la plupart de ces exploitations n’ont aujourd’hui pas accès aux intrants et donc à l’emploi de produits chimiques. De fait, nous pouvons qualifier ces exploitations comme écologiques.

Néanmoins, à travers l’Union européenne et en France, le monde paysan a depuis plus de cinquante ans, eu bien plus de facilités à accéder aux intrants et à un rendement quasi industriel. Cependant, il existe une multitude de ‘modèles’ d’agricultures. Aujourd’hui très critiquée, la chimie et produits phytosanitaires, sont depuis les années 1990 largement réglementés et la France fournit 20% de la production agricole européenne. Elle se classe au 9e rang des pays européens qui ont amoindris la chimie dans la conduite de leurs exploitations.

Quels sont ces différents modèles d’agriculture en France ?


Nous comptons quatre grands modèles d’agriculture qui se sont développés en zone rurale en France:

  • L’agriculture conventionnelle, qui appelle à une conduite des terres très mécanisée, aux rendements importants.
  • L’agriculture raisonnée est un mode de culture dans lequel les démarches de la gestion de l’exploitation visent à renforcer les impacts des pratiques agricoles sur l’environnement en maintenant une productivité qui ne remet pas en cause la rentabilité économique du système agricole.
  • L’agriculture durable, concilie elle, des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (de sa faune et sa flore) ainsi que les impératifs économiques. L’utilisation de la chimie est d’usage et utilisée au plus juste et limite son nombre de salariés et la taille de l’exploitation.
  • L’agriculture biologique, qui rejette largement l’utilisation d’intrants et profite au développement de l’écosystème dans lequel elle est conduite. Sans compter évidemment, les différentes pratiques de l’agriculture biologique, comme l’agriculture biodynamique par exemple.

Ainsi aujourd’hui, de nombreux chercheurs s’allient aux agriculteurs à la recherche d’innovation dans ces modèles classiques de culture. Naît donc l’agriculture urbaine.

Un bilan de l’agriculture mondiale


Le manque, en terme généralisé, est un réél problème en centre urbain, ainsi, depuis plusieurs années déjà, différentes capitales à travers le monde testent et échantillonnent des cultures intensives au cœur de la ville. Les plants d’horticultures trouvés à Nairobi sur le bord des routes à la fin des années 2000 donnent l’idée aux ingénieurs européens et français d’exploiter des systèmes agricoles propres et éthiques en centre urbain. Nous ne parlons pas ici de jardins partagés et de toits végétalisés à valeur pédagogique mais de véritables systèmes de production dans les villes.

Par exemple, nous nous sommes intéressés à la Caverne, une exploitation agricole biologique souterraine qui loge dans le 18eme arrondissement de Paris. Depuis deux ans, les deux jeunes entrepreneurs à la têtes du projets fournissent différents acteurs de l’alimentation du marché parisien en proposant des produits en grande quantité, adapté à la contrainte souterraine (endives, champignons, herbes aromatiques etc.) Cette conduite est à la fois peu énergivore et divise par 10 les coûts de production des cultures classiques. Ce modèle d’entreprise est une alternative agricole à forte valeur ajoutée. En effet, elle favorise le lien social en créant de l’emploi et insuffle une dynamique économique grâce à l’aide des entreprises qui collaborent avec celle-ci.

L’agriculture urbaine s’imposerait donc comme un nouveau modèle viable et concurrentiel face à l’agriculture conventionnelle ou raisonnée en milieu rural, mais n’aide cependant pas à répondre aux problèmes de commercialisation déjà présents, pour les systèmes agricoles classiques.

Soit, 2048 et le premier vin de Bordeaux,  l’intra muros…